Changer le regard de la société d’accueil sur les personnes réfugiées implique nécessairement de dépasser la perception de l’autre à la seule lumière de son origine et de son parcours. Malgré les difficultés auxquelles elles doivent fréquemment faire face – barrière de la langue, reconnaissance de leurs diplômes ou compétences, adaptation à de nouvelles cultures et habitudes, parfois éloignées des leurs – les personnes réfugiées sont actrices de leur intégration, investies dans de nombreuses activités socio-économiques et inscrites dans la vie des territoires au sein desquels elles résident. Elles doivent donc être envisagées comme une source d’enrichissement pour la société d’accueil.

Les personnes accueillies s’engagent à respecter les valeurs de la République. C’est d’ailleurs l’objet de l’acte d’engagement que signent les personnes réfugiées quelques mois après leur arrivée en France.

L’abandon du projet à Callac et les inquiétudes et peurs qu’il traduit oblige à repenser notre narratif – nous – acteurs de l’accueil et de l’intégration. Questionner le regard porté par la société d’accueil sur ces nouveaux arrivants est indispensable si nous voulons porter et promouvoir une intégration durable, apaisée et forte de sens.

Nous affirmons que les bénéfices de l’engagement des personnes réfugiées dans la société française sont nombreux et incontestables. Aussi, les moyens que nous souhaitons investir à cet égard doivent en être, nécessairement, à la hauteur.

Créer cette confiance réciproque entre les personnes réfugiées et la société d’accueil est essentiel. Pour ce faire, favoriser les échanges des nouveaux arrivants avec les citoyens de nos territoires, comprendre qu’il s’agit de s’offrir des opportunités mutuelles et réciproques et, enfin, converger vers des projets communs font partie des éléments-clés pour réussir et avancer main dans la main.

Des leviers d’action existent pour que les personnes réfugiées puissent exprimer tout leur potentiel. Il s’agit par exemple de renforcer leur inclusion et leur participation à la prise de décisions sur les sujets qui les concernent à des échelles locale, territoriale et nationale, de faciliter et d’améliorer leur engagement dans la vie des structures qui les accompagnent ou encore de valoriser et de mettre à profit leurs compétences.

L’AGORA mettra la lumière sur l’engagement des personnes réfugiées dans la société française.

La parole sera donnée à des acteurs variés et issus d’horizons différents (associatif, politique, media, sport, culture…), qui par leurs témoignages et le partage de leurs expériences concrètes sur le terrain, mettrons en exergue les bénéfices directs et indirects de l’engagement de ces personnes réfugiées pour les individus, les communautés et la société française dans son ensemble.

Cette nouvelle édition de l’AGORA envisagera également les mesures et les stratégies pouvant favoriser l’intégration. Par l’identification des bonnes pratiques, des exemples à reproduire et des solutions qui peuvent passer à l’échelle, nous mettrons en avant ce qui marche et nous inspire.

Quatre grands ateliers thématiques vont rythmer la journée. Ils porteront sur la culture, le sport, la jeunesse et la question de la réinstallation des personnes réfugiées. Une table-ronde de haut-niveau et des temps d’échanges, de convivialité et d’exposition feront également partie de cette édition renouvelée de l’Agora le 5 juin prochain à l’Usine Té.